Anatomies

Anatomie

Les corps de François Béalu se libèrent de leur gangue de pierre ou de paysage. Ils s’affranchissent de leurs contours. Ils vacillent. Il démêle ces anatomies juste assez pour qu’elles restent sauvages et libres.. Elles flottent devant nous sans tête, sans membres, sans ces prolongements qui permettent le déplacement ou l’action. Pourtant leur mouvement est immense : il est dû au fouillis de traits dont ils surgissent, à cette organisation échevelée qui les rend crédibles, primaires et puissants.
S.L.F.

Anatomie, 2006. Pointe sèche rehaussée lavis, gouache et crayon, 76 x 57 cm (à gauche)
Anatomies (2006-2007. 6 pointes sèches, 76 x 57 cm chaque (à droite)
Anatomie, Destruction

J’écarte l’enveloppe gravée. Je fouille la chair, je précise les lambeaux, les viscères, les artères, dans la profusion de l’imprécision. Je ne dissèque pas. Je blesse l’intérieur, j’écorche, j’essaie de montrer la fragilité de la chair aux chocs, à la blessure, à l’ouverture. Ce sont des anatomies disloquées.
François Béalu

Anatomie, 2006. Pointe sèche rehaussée. Lavis, gouache et crayon, 76 x 57 cm (à gauche)
Anatomie, Destruction, 2006. Dessin crayon noir, crayons de couleur et gouache 110 x 75 cm (à droite)
À corps et à cris

Ils sortent de la forêt et à première vue, ils ressemblent à de grands arbres en fin d’existence mais avant tout, ils furent des hommes. Sont-ils les ancêtres de ces enfants nés de la terre et de la roche, à l’épiderme noir et granuleux et qui se sont éteints depuis longtemps ?
François Béalu

À corps et à cris

La peau éclate, leurs cris de douleur tremblent dans le silence et ne trouvent pas d’oreille où se réfugier. Ils se déchirent la poitrine. Cet acte grandiose n’est-il pas grandiloquent dans le silence des cris ?
F.B.

À corps et à cris

Par la gravure, l’artiste retrouve les lignes du corps, les méandres du cerveau, les fibres des muscles, le métal est un champ de bataille où combat l’outil d’acier qui blesse, l’acte est artistique mais aussi chirurgical, il s’agit de creuser encore plus loin, d’interroger jusqu’à l’organe, de brouiller les règnes entre eux, ceux de la surface, ceux de la profondeur…

À corps et à cris

Là encore, François Béalu applique au corps ce qu’il avait cherché dans le paysage : aller aux limites. Les limites du cadre, les limites du corps, trouver ce point de foisonnement tel qu’il faut aller chercher la figure non comme présence évidente, mais comme fantôme hantant les traits.
SLF